Comme j’aimerais mettre la main sur tous les disques des groupes québécois des années 60. C’est le but de ma quête depuis un certain temps. C’est pourquoi j’erre dans toutes les friperies de Québec, faute de pouvoir me payer une ballade dans la grande métrôpôle. Qui me dit que ma cueillette serait meilleure dans la Grande Ville? La pêche n’a pas été trop bonne jusqu’à maintenant. Le peu que je possède vient de mes fouilles musicologiques dans le net et bien souvent ce n’est pas au Québec que me viennent mes découvertes. Ça peut être la France, la Pologne, les U.S.A., la Belgique. Je me demande où peuvent-ils bien les trouver?
J’ai des vinyles ou cd des plus connus : Classels, Hou-Lops, Bel-Canto, Bel-Air, Excentriques, Habits Jaunes, Gendarmes, Mersey’s, Sinners. Le problème c’est de découvrir ceux qui ont mis sur le marché un ou quelques 45 tours. La plupart des compagnies de disques de cette période sont disparues de la carte. Il y a sûrement quelques vieilles bobines contenant de ces perles rares qui dorment dans des sous-sols quelque part.
Puis je me suis souvenu que j’avais une pile de 45 tours qui faisait la sieste depuis belle burette dans une armoire à quelques pieds de ma chaise. La mémoire est une faculté qui oublie. J’ai sorti le tout et après vérification, ma main est devenue heureuse quand elle se posa sur… deux 45 tours de groupes québécois.
D’abord un point commun entre ces deux groupes. Les deux misèrent sur des versions de pièces des Rolling Stones pour lancer leur carrière.
Commençons avec les Impairs, groupe originaire de Saint-Hyacinthe formé en 1962 sous le nom de « Flamingo Beat » qui se transforma en « All Stars » en 1963, pour enfin se métamorphoser en « Les Impairs ». Ils ne mirent que deux 45 tours sur le marché.
Sur le premier effort gravé en 1965, on retrouve « Cœur de pierre », leur version de « Heart Of Stone » (19e position du Billboard en 1965) des Pierres Roulantes.
La deuxième pierre précieuse vient de Québec, le groupe fondé en 1963, se nommait au départ les « McKoys » qui, sans doute, parce qu’il provoquait le délire de leurs fans, adopta le nom de « Les Del-Hir » en 1964. Ce groupe fut plus prolifique que les Impairs en gravant quatre 45 tours. Leur coup d’envoi fut une version de « The Last Time » des Roches Qui Roulent qui ramassent encore de la mousse, la pièce s’intitule « Elle m’attend ». Ronnie Bird, chanteur français, avait repris la même chanson avant eux.
Inoui comme les choses peuvent évoluer en moins de 24 heures. N’ayant pu compléter ce message hier, je l’avais laissé en plan en me disant que je le compléterais ce soir, comme ma femme était en congé aujourd’hui, nous avions décidé d’aller nous ballader sur la rue Saint-Jean comme dans le bon vieux temps de notre jeunesse où nous déambulions main dedans la main sur cette artère névralgique de la belle vieille ville de Québec.
En empruntant l’autoroute de la Capitale, je fis part à ma femme que nous ferions un détour, je désirais me rendre chez Rétro-Laser, car la première phrase de ce texte avait éveillé en moi le souvenir d’un échange que j’avais eu avec M. André Savard, propriétaire de Rétro-Laser, (seul magasin à Québec et dans tout l’Est de la province à vendre des disques laser dévoué exclusivement à la musique rétro des années 50 et 60).
J’ai appris l’existence de ce magasin il y a de nombreuses années par une collègue de travail qui connaissait mon intérêt pour la musique rétro. M. Savard était également son beau-frère. Lors d’une de mes premières visites au magasin, j’avais demandé à M. Savard s’il avait des compilations des chansons de groupes québécois un peu moins connus. Il n’en avait pas et il n’y en avait nulle part en province, mais il était justement à travailler sur un tel projet.
Lors des visites subséquentes, il m’arrivait à l’occasion de lui reposer ma question. La réponse était toujours négative, mais le projet était toujours dans l’air.
Aujourd’hui, à l’arrivée chez Rétro-Laser, M. Savard était installé à sa table de travail, occupé au téléphone. Faut dire que le magasin est loin d’être vaste, mais il contient quand même plusieurs milliers de disques et tout est à porter de la main.
La question me brûlait les lèvres. Après avoir raccroché son téléphone, il leva la tête et me demanda s’il pouvait faire quelque chose pour moi. Il me reconnaissait sûrement, mais se souvenait probablement pas de la question qui me chicotait. Il me demanda si je m’intéressais aux groupes québécois. Je répondis par l’affirmative. Il enchaîna en disant que d’ici quelques semaines, les Productions Rétro-Laser mettraient sur le marché une compilation intitulée : « La Merveilleuse Époque des Groupes Québécois des années 60, volume 1 », même titre que le livre répertoriant justement tous ces groupes connus et méconnus ayant sillonnés le Québec à cette époque.
Si j’avais été assis sur une chaise, j’en serais tombé en bas.
Il ajouta que le tirage serait limité et que si la chose m’intéressait il pouvait inscrire mon nom sur une liste afin de réserver ma copie. Ce qui fut fait illico presto!
Il continua en ouvrant une chemise sur son bureau et me dit : « Je peux de dire toute de suite quels sont les groupes qui seront sur ce premier disque ». Il énuméra alors le nom de chacun des ces groupes, je retiens au passage Les Cobras, Les Intimes, Les Matelots, Les Fortiches et bien d’autres. Les Del-Hir et les Impairs seront dans le lot. Je lui mentionnai alors que j’avais un blogue sur le net et je ne lui cachai pas que je mettais en ligne certaines chansons.
Il ne parut pas surpris outre mesure, mais renchèrit : « Tout ce que je demande c’est que tu ne le mette pas sur ton blogue trop vite ». Je me défendis en disant que je ne le ferais sûrement pas et qu’au contraire j’en ferais plutôt la promotion avec sa permission.
Promesse que j’ai l’intention de tenir en partie. Tout d’abord, tous ceux qui lisent ce blogue et qui aiment la musique rétro, je vous encourage fortement à vous procurer ce disque. Comme moi vous pouvez réserver votre copie à l’avance, en téléphonant chez Rétro-Laser au : (418) 682-9952 ou encore vous rendant au 1375, boulevard Charest-Ouest, suite 28, à Québec.
Je ne pouvais quitter sans rien acheter, j’ai laissé tomber mon dévolu sur une compilation du crooner français Lucky Blondo. N’importe quoi! Déception, à l’écoute de ce cd je me rends compte que cet enregistrement ne date pas des années 60, because le son synthétisé très années 80. Jugez-en vous–même!
Lucky Blondo - Sur ton village une larme (60)
Lucky Blondo - Sur ton village une larme (80)
Durant notre tournée sur la rue Saint-Jean, le hasard a mis sur notre chemin une cousine que je n’avais pas vu depuis une quinzaine d’année, et moi qui venait d’acheter chez Archambault la revue « Science & Vie » dont le reportage principale ce mois-çi s’intitule comme par hasard: « Et si la vie devait tout au hasard… ». Voilà un sujet qui me fascine.
Prochain arrêt : Le Comptoir Emmaüs sur St-Vallier. Même si ma dernière visite ne remontait qu’à quelques jours, j’étais passé tellement vite dans leur section « Disques » que j’avais peut-être manqué quelque chose. Mon pressentiment s’avérait juste. Je n’avais pas vu le coin où sont remisés les disques les plus usagés. Les 45 tours s’y vendent 1,00$ la demi-douzaine et les microsillons à 0,25$ l’unité. Ma récolte totalisa vingt-sept 45 tours et vingt-trois microsillons. Je crois que je vais être malade, je vais faire une vinylite…
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