mardi 4 juin 2013

Chant de fraises

Malgré un mois de mai plutôt exécrable, le temps a passé trop vite à mon goût puisqu’on vient de mettre les pieds dans le mois de juin.  En mai je me plaignais d’un manque de matière première.  Ce que je proposais en mai, je l’avais recueilli en avril et ce que j’ai à offrir aujourd’hui, je l’ai dégotté en mai… vous me suivez???

Donc quelque part au mois de mai, je me suis retrouvé au sous-sol de l’église Sainte-Monique aux Saules.  J’y fais une visite annuelle depuis quelques années et en général j’en ressort avec quelques pièces de choix.  Mon coin préféré avait changé de coin cette année et avait maigri en plus.  Quand même plusieurs boîtes remplies de longs-jeux et une seule contenant des dizaines de 45 tours (mon plat préféré).  Une maigre récolte, un 45 tours de Marc Hamilton, extrait de son 4e long-jeu sorti en 1981 : Peau de femme.  La face A qui porte le titre du long-jeu est plate à mort.  Je lui préfère la face B, plus rythmée : « Je veux vivre à la campagne ».  Résigne-toi Marc!

J’allais tourner les talons devant cette piètre cueillette quand le responsable du kiosque m’informa qu’il y avait une autre boîte de 45 tours sous la table.  Malgré mon mal de dos, je me suis penché pour la remonter par-dessus une boîte de longs-jeux et sans conviction, je me suis emparé du premier disque.  Une étiquette verte familière : RCA Victor.  Un disque de Ginette Ravel, en lisant le titre, je me suis dit que ma journée était faite, je le cherchais depuis plusieurs mois suite à une demande spéciale.  Le titre, « Je reviens chez nous » de Jean-Pierre Ferland.  Cette chanson de Ginette Ravel ne figure sur aucune de ses microsillons, seulement sur ce 45 tours.

Maintenant j’ai un problème.  Je ne me souviens plus de qui provenait la demande spéciale pour ce disque.  Alors j’espère que cette personne me lit encore et verra ainsi son vœu exaucé, amen!

Mine de rien mes découvertes ne sont pas arrêtées là, j’étais tombé sur un filon digne de la ruée vers l’or : une trentaine de pépites… qui par contre ont un vilain défaut, ces pépites crépitent trop à mon goût.  Comme que dirait l’autre : « On peut pas toute awouère ».

« Le chemin de l’amour » par Alexandra sur étiquette Sélect.  Française ou québécoise, française habitant au Québec?

Michèle Andray interprète une composition de Marc Gélinas, primée en 1958 à l’émission « CKVL chante canadien ».  J’ignorais que le canadien était une langue.  Michèle Andray est la nièce de feu Doris Lussier (le père Gédéon).

Deux 45 tours de Gérald Baudart qui nous a offert une dizaine de 45 tours de 1963 à 1968.  Sa chanson « À San Francisco » était en 8e position du Disc-O-Logue en mai 1964, c’est une version de « I Left My Heart In San Francisco » de Tony Bennett (19e place au Billboard en 1962).  Une deuxième chanson de Gérald Baudart, version de « Always In My Heart » de Kenny Baker (18e place au Billboard en 1942).

Remontons encore plus loin dans le temps avec une chanson de Yvan Daniel : « Jeannine », version d’une chanson américaine, « Jeannine (I Dream Of Lilac Time) », même si cette chanson ne fait pas partie du « Hot 100 » du Billboard, elle atteignit la première position de la revue en 1928.  N’oublions pas que le Billboard publie un classement des succès de la musique américaine depuis 1894.

Pierre D’Aragon, chanteur, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre, a six 45 tours à son actif et deux microsillons, tous sortis sur une courte période : entre 1964 et 1966.  On peut voir un clip de la chanson « Doubie, doubie » sur YouTube.  Par contre sa chanson, « Le chien fou » est une composition de Eddie Marnay et était le thème d’un film français du même titre sorti en 1966.

Aucune note biographique sur le chanteur québécois Jac Darieux.  Sa chanson « Pourquoi m’as-tu embrassé? » qui serait une version de « Why Did You Kiss Me? » (impossible de trouver l’interprète), chanson composée par George Adams et Jimmy Burns et les paroles françaises de Jean Grimaldi.

Sur étiquette « Variétés », Claire Deval chante « Trudie », empruntée à Line Renaud, il s’agit d’une adaptation de la pièce instrumentale du pianiste anglais Joe Henderson : « Trudie ».

Sur la même étiquette, Jean Duchêne vous fait valser « Dans le cœur des poètes ».  Les deux faces du disque sont ses compositions.

Une composition de Raymond Paradis interprétée par Nicole Fortier : « En traversant l’île » sur la prestigieuse étiquette Quality.

Un peu de country avec Jean Germain et sa chanson : « Ah! Que c’est beau ».

Écoutons l’avertissement de Michel Gingras qui nous intime l’ordre : « Défense de stationner » sur les disques Aladin.

Accompagnée par l’orchestre de Fernando St-Georges, comme Jean Duchêne, Louisette Giroux se lamente sur « Puisque tu m’as quittée ».

Les chansons du « fou chantant » Charles Trenet figurent au répertoire de nombreux artistes; Guylaine Guy (une des plus belles voix du Québec) fait partie du lot avec « Les chansons de la nuit » que reprenait en 1955.

Les comédies musicales obtiennent beaucoup de succès au Québec, qu’il s’agisse d’adaptations ou d’œuvres originales et cet engouement n’est pas un phénomène récent car déjà en 1966, « Ne ratez pas l’espion » d’Hubert Aquin, Louis-Georges Carrier et Claude Léveillée était à l’affiche du Théàtre de Marjolaine.  L’extrait « Ne ratez pas l’espion » est interprété par les Doubles-Faces formés de Pierre Thériault, Monique Chabot, Philippe Arnaud et Guy Boucher.
 « Santa Lucia » est une chanson traditionnelle napolitaine dont l’origine remonte au milieu du 19e siècle et reprise au fil des années par d’innombreux chanteurs ou teuses.  Pierre Jasmin y est allé de la sienne sous le titre de « Pour toi, pour moi ».

L’étiquette de disques Bonanza regroupait la plupart des grands noms du country québécois avant de faire faillite en 1982, parmi ceux-ci, Marcel Laframboise qui se rappellait à notre souvenir en interprétant  sa composition : « Rappelle-toi ».

Les Lapierre étaient probablement un duo composé de deux frères identifiés seulement par leurs initiales, J.-C. et D., sur leur chanson « Chanson drôle »

Les Disques Sélect ont existé de 1959 à 1977 avant de se métamorphoser en Distribution Sélect.  J’ignore combien d’artistes ont fait partie de cette étiquette durant cette période, mais il y en avait un puis un autre et Rémi Leclerc était du nombre avec sa chanson « Quoi qu’il advienne ».

André Lejeune n’est plus tout jeune malgré son nom, il a 78 ans bien sonné aujourd’hui et il chante depuis l’âge de 7 ans.  Identifié comme auteur-compositeur-interprète, il bifurqua pendant une période vers l’animation et la musique folklorique.  Sur sa composition « Hey! Là-bas », il chante en duo avec Gaby (Sa femme? Sa Sœur? Sa Ma tante?).

Pendant de très, très, très, longues minutes, j’ai fait des recherches pour trouver des informations sur la chanson « L’été, l’été, l’été » de Nicole Lord.  Laissez-moi vous dire que c’est loin d’être évident.  J’ai d’abord conclu que c’était une version d’une chanson anglaise puisque sous le titre français on voit les mots « Goodbye, Goodbye, Goodbye ».  Je google ces trois mots sans obtenir de résultat.  J’ajoute en suite le nom d’un des compositeurs : Hans Bradtke.  Bingo!  Google me conduit par la main sur la page web : « AustrianCharts » et sur cette page le joli minois d’une chanteuse américaine se présente à mes yeux ébarlouis : Little Peggy March qui interprète cette chanson.  Je regoogle : « Little Peggy March Goodbye, Goodbye, Goodbye ».  Cette fois-çi, je suis téléporté sur YouTube, je lance YouTube et c’est alors que j’entends la chanson « Goodbye, Goodbye, Goodbye » non pas en anglais mais en allemand.  J’ai oublié de mentionner que simultanément j’avais lancé une requête avec SoulSeek.  En retournant visionner les résultats, plusieurs chansons sont affichées, des titres allemands, anglais, japonais, italien et un français : « Tu gâches ta vie ».

Little Peggy March est cette jeune chanteuse américaine de 15 ans qui trônait au top du Billboard en 1963 avec la chanson « I Will Follow Him ».  J’ai toujours cru jusqu’à il y a quelques minutes que la chanson « Chariot » de Petula Clark était la version française de cette chanson, alors que c’est tout le contraire.

Deux grands compositeurs, André Gagnon et Jacques Blanchet, ont uni leur force pour offrir à Marie Josée la chanson « Notre amour ».

Je me garde une petite réserve… pour le prochain message sans oublier de vous laisser cette recette de cœurs d’artichaut froid servi archi-tôt tard.


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