Retour au bercail après
un périple de 12 jours en Méditérranée et après avoir contourné la botte
italienne nous retrouver en pleine mer Adriatique après un arrêt de deux jours
à Barcelone. Vous dire que cette
croisière m’a donné la piqure pour en faire une deuxième serait faux, même si
je n’ai rien à redire sur l’organisation impeccable par le CAA, ni contre notre
vaisseau, le Celebrity Equinox, un palace flottant sur lequel nous sommes
servis comme des rois. Malgré des
excursions instructives avec des guides compétant(es) et intéressant(es) et la
découverte de paysages époustouflants, je n’ai pas accroché. Excusez-là!
Tous les dégoûts sont dans la nature.
Et mon blogue n’existe
pas pour faire du tourisme; il est là pour vous faire naviguer sur les flots
bleus de la chanson en général et celle du Québec en particulier.
Il y a de nombreuses
lunes que je ne suis aventuré dans le monde des groupes québécois. Les Habits Jaunes ont commencé leur carrière
sous les nom des Marvel’s. Au mileu des
années 60 ils alignèrent quelques succès et même si leur chanson « Tout se
passe dans les yeux » ne figurent pas parmi ceux-ci, je la prèfere à
l’originale « Treat Her Right » de Roy Head (2e place au
Billboard en 1965).
L’émergence des groupes
québécois s’est vraiment fait sentir avec l’apparation des Beatles à la fin de
1963 et début 1964, même si à la fin des années 50 et au début des années 60 il
en existait déjà plusieurs. Les
Harmonistes et leur chanson « Sois sincère » composée par Pierre
Nolès ainsi que les Kool Kats avec leur
version de « Making Believe »
en font partie.
Une (autre) version de
« No Matter What » de Badfinger (No 8 au Billboard en 1970), sur
étiquette Pax, production Lagios-Pagliaro, paroles françaises de Serge Blouin, par
Mon Beau Frère. Mon Beau Frère? Un groupe?
Un duo? Qui chante? Le Pag?
Le Blouin? Une réponse serait
appréciée…
Bob
Rusk & ses Musiciens, dans lesquels on retrouve les frères Rusk : Bob,
Yvan et Jean (ce dernier plus connu sous le nom de Patrick Zabé), ont
enregistré deux longs-jeux en 1963.
Extrait de « Bravo Bob », la pièce instrumentale :
« Au Jourdain ».
Les
Rolling Stones ont connu leur premier numéro 1 au Billboard en 1965 avec
« (I Cant’ Get Know) Satisfaction.
La version, « Je ne peux pas te satisfaire », des Pharaons la
même année n’égale pas celle des Stones mais on peut sûrement la qualifier
d’honnête.
Les
Chevelles, formé en 1963 et dissout en 1969, origine de Québec (je crois). Un seul 45 tours orne leur discographie. Sur la face A, une pièce originale
titrée : « Ton ombre me suit ».
À
l’intérieur des Élégants, un certain Patrick Éthier, futur Patrick Normand, se
fait les dents. Voici leur reprise de
« I’m Comin’ Home, Cindy », un humble succès de Trini Lopez avec une 39e position au Billboard
en 1966 : « Tu me reviendras, Cindy ».
Les
Baladins étaient un duo vocal montréalais qui osèrent chanter une chanson en
l’honneur de Gordie Howe qu’ils empruntent à Big Bob & The Dollars.
Les
Bourgeois de Drummondville font partie de ces glorieux groupes qui ont réussi à
graver un unique 45 tours. Leur version
de « Satisfaction » des Stones : « Horreur, fureur,
bonheur » ne s’est pas inscrit dans les annales de la musique québécoise.
Certains
groupes ont puisé leur nom dans l’Antiquité : César & les Romains,
Goliath & les Philistins et Ali Baba & ses 4 Voleurs. Ces derniers, découverts par Jacques
Desrosiers, peuvent exhiber fièrement à bout de bras leur seul 45 tours et ils
ne l’ont pas volé. Leur chanson
« Shish kébab yéyé » est une composition originale.
Le
groupe montréalais, Les Loups, a mis en marché quatre 45 tours entre 1965 et
1967, sur lesquels ils n’ont gravé que des chansons originales comme
« Tous les soirs ».
Une composition originale, « Mon père est
millionnaire », constitue la face B du seul 45 tours de ce groupe de
Grand-Mère, les Mystics.
De Québec,
les 5 Glay et leur chanson « Rappelle-toi » n’ont pas à pâlir devant
la version originale, « Remember Sam », du groupe britannique
The Easybeats.
Tiens! Enfin un groupe féminin trouvé quelque part
par hasard grâce à YouTube, les Gauloises et leur chanson « P’tites,
p’tites, p’tites ». Elles se sont
envolées en fumée et perdues dans la brume par la suite les pauvres p’tites.
Histoire
de ne pas laisser les Gauloises seules dans leur coin, j’ajoute un autre groupe
féminin : les Planètes. Originaire de
Montréal, les Planètes mettront en orbitre deux 45 tours en 67 et 68 (dont
« Mon cœur est un enfant gâté) avant de s’éclipser pour renaître le temps
d’un 45 tours sous le nom de Sweet Somethings.
Les
Tempêtes n’ont existé que le temps d’un roman.
En 2004, Alain R. Bergeron publie un roman, « Les Tempêtes… ou les
mémoires d’un beatle raté » et, pour bien illustrer son propos je suppose,
il y aurait inclus un cd de 4 chansons, dont celle-ci : « Oh! Rock
& Roll ».
Voici
ce qu’Alain R. Bergeron affirmait en 2011 dans une entrevue pour le blogue
« Le Délivré » :
« Je
suis une rock star frustrée de ne pas l’être et de ne pas l’avoir été… Dans une
vie antérieure, je jouais de la musique et je chantais dans un groupe rock.
J’étais le moins talentueux du groupe, celui qui attirait les autres vers le
bas. Pour avoir une idée, il vous suffit de lire le roman Les Tempêtes
(Soulières Éditeur). Le narrateur, Steve Duguay, est bel et bien moi, tout
simplement, mais campé dans un décor de l’année 1964. Quand j’ai le temps (ce
que je n’ai plus), j’aime jouer de la guitare, du piano et chanter… seul. Il y
a dans la musique une énergie et une communication avec le public que l’on peut
difficilement reproduire dans une autre forme d’art. Alors, pour ma prochaine
vie, j’espère avoir le talent nécessaire pour (enfin) monter sur les planches
avec ma guitare… Mais pour cette vie-ci, le métier d’auteur sied mieux à ma
personnalité… et à mes talents ! »
Voici
un résumé de ce roman que je me suis permis de commander chez « Livrequebecois.com »
à l’instant :
« Victoriaville,
février 1964. Après le passage des Beatles au Ed Sullivan Show, Steeve et Marc
Duguay fondent, en compagnie de François Archambault et Paul Théroux, leur
propre groupe musical: "Les Tempêtes". Ils caressent le rêve fou de
devenir les Beatles du Québec! Ils engagent un gérant et leur
"phénoménale" carrière s'embrase: enregistrement de 45 tours,
passages aux émissions Bonsoir Copain puis Jeunesse d'aujourd'hui, figuration
en 9e puis 17e places au palmarès de la revue Dis-Q-Ton... Et enfin arrive le
point culminant de l'aventure, le 8 septembre 1964: une prestation au Forum de
Montréal en première partie des... Beatles! -- Récit fictif inspiré de
mésaventures, personnages et événements réels. L'auteur fait renaître, avec
humour et sympathie, cette folle époque de la Beatlemania telle qu'elle a été
vécue par bien des adolescents québécois. Le livre est accompagné d'un
mini-disque compact des chansons du groupe "Les Tempêtes" et un site
Web qui leur est dédié a été créé (www.lestempetes.com) ».
En 1972,
un groupe venu de nulle part, les Champignons, pond un disque mi-instrumental
mi-vocal, mi-progressif, mi-psychédélique, mi-blues. J’hallucine ou les Champignons sont disparus
comme un « bad trip » après cet unique disque malgré un talent
évident. Ce disque était de la
« Dynamite ».
J’ai
vu très peu de groupes québécois en spectacle : les Classels, les
Bel-Canto, les Mercedes, les Shadols, les Monstres, les Makadams, les Sinners,
la Révolution Française, les Mykels et les Misérables (2 fois : une à
Montréal et une à la Malbaie). Les
Misérables ont enregistré plus d’une demi-douzaine de 45 tours et un long-jeu. En 2001, les disques Mérite ont sorti une
compilation sur cd du groupe. Les
chansons originales portent toutes la signature de Gerry Bribosa avec quelques
collaborations des autres membres, chanteur et guitariste du groupe. Écoutons très fort : «Trop fort».
Un
autre groupe costumé, les Napoléons. Je
vous laisse deviner quel était leur déguisement. Leur discographie comporte deux 45 tours et
un microsillon d’où est extrait la chanson : « Reviens ».
Les
versions de chansons anglophones du groupe de Québec, les Sextans, étaient
toujours de très grande qualité et celle de « Did You Ever Have To Make Up
Your Mind » de Lovin’ Spoonful (2e position du Billboard en
1966) sous le titre de « La liberté de choisir » en est un exemple
convainquant.
Une
des plus belles voix a émergé des groupes québécois des années 60 était celle
de Guy Harvey des Gendarmes.
Laissez-vous imprégner de sa douleur dans cette chanson : « Je
suis blessé », version du succès « Hurt » de Timi Yuro (2e
place du Billboard en 1961).
Je
crois nous avons assez d’ingrédients pour nous concocter une bonne petite
recette. Si je filais mignon je vous
offrirais un broche de brioches servies sur des roches.
Pour commentaires, opinions, requêtes, critiques,
chialage, demandes spéciales et autres balivernes : flavoie63@gmail.com
3 commentaires:
Alain Bergeron a fait partie du groupe d'auteurs débutants ayant gagné un des prix attribué par un organisme de Shawinigan du nom de CERRDOC, en 1995. Ces prix consistaient en la publication à petit tirage du texte. De cette cuvée, seuls deux Bergeron, Alain et moi-même (Mario) ont par la suite vu leurs publications chez les libraires. Autre point commun : j'ai aussi écrit sur un groupe de rock fictif, mais un peu avant Alain !
Il est de Drummondville et travaille comme journaliste à Victoriaville.
Bon retour sur le plancher des vaches. Merci pour cette sélection savoureuse. Bel aveu d'impuissance des Pharaons dans «Je ne peux pas te satisfaire». Bravo pour la tâche de numérisation de ces perles d'antan.
lomkiavulom
Bonjour
Merci d'avoir mis cette sélection de pépites en lignes.
Je cherchais "Au Jourdain" de Bob Rusk, qui est annoncée, mais qui est absente dans le fichier malheureusement...
Marc (Canada)
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