samedi 19 avril 2008

À l'attaque!

Hier, un peu avant le dîner, je me sentis envahir par des sentiments belliqueux. Georges W. Bush habitait-il mon corps? Pour calmer ces noirs instincts je me préparai un steak de vache enragée croyant ainsi apaiser mes ardeurs guerrières. Rien à faire… J’échaffaudai alors un plan d’invasion de territoire. Sur quelle parcelle du monde jeter mon dévolu? Le comptoir Emaüs? La dernière fois j’y avais fait plusieurs prisonniers… Vite à mon tank… Direction rue Saint-Vallier, prévision de l’attaque : 13 heures…

Chemin faisant, tel Saint Paul sur le chemin de Damase, une illumination me frappa… ne vous inquiétez pas, mon véhicule n’a subi aucun dommage. Changement de direction, nouveau point d’impact : Marché aux puces Jean-Talon. Arrivée discrète dans un désert bitumineux, nous sommes vendredi. J’aurais pu pénétrer dans le territoire en propulsant mon engin de guerre contre le mur et ainsi, éveiller des regards interrogateurs chez les indigènes, mais je préférais passer incognito.

Dans la place, je localisai rapidement la zone à atteindre. L’ennemi était là, terré dans des boîtes en carton. Ne faisant ni une, ni deux et encore moins trois, j’ai dégainé aussi vite que Lucky Luke et j’ai ouvert le feu. J’ai pigé dans le tas… de 45 tours. Après une première charge, je me suis retrouvé avec plusieurs prises entre les mains : un George Chakiris en français, Manuel Tadros, Iris Robin, Patrick Peuvion, Danger, Pierre Harel (ex-Corbeau, ex-Corbach, ex-plein d’affaires). Le frère de René et Nathalie Simard, Réglisse… pardon Régis…, un frère de Céline Dion, Michel St-Clair, Robert Huard, le frère de Bruce Huard??? et puis quoi encore???

Georges Chakiris – Somebody (en français)

Danger – Transport en commun (L’amour dans l’métro)

Danger – Du côté de la démence

Régis Simard – Rendez-vous

Michel St-Clair – Paris Montréal Los Angeles

Pierre Harel – Amour continental

Iris Robin – Viens

Robert Huard – Dans ton lit

Manuel Tadros – L’ordinateur ZX

Mais je n’étais pas le seul belligérant à se porter à l’attaque, quelqu’un occupait le territoire voisin du mien et lui aussi ne faisait pas de quartier. Je dus me rabattre vers les 33 tours pendant que monsieur règnait en roi et maître dans cette partie de la jungle. Se mit à défiler devant mes yeux une série de Tante Lucille. Tante Lucille, je ne la désire plus car je l’ai déjà… Récemment quelqu’un m’a demandé si j’avais quelque chose de Claudine Vallerand, communémaman appelée Maman Fonfon… trois petits tours et puis s’en vont… Elle était là dans une belle jaquette rouge s’affichant en « Living Stereo ». Était-elle en bonne condition? Je l’ignore car je ne l’ai pas encore couchée sur ma table… tournante.

Je fauchai ainsi plusieurs pochettes : Jen Roger, Caruso, Tohama, un disque des premières insolences de téléphone au Québec du poste de radio CJLR de Québec en 1963 intitulé « Moi j’ai du caractère » un Gilles « Je Suis Cool » Valiquette intitulé « Gilles Valiquette est en ville ». Effectivement, il était en ville aujourd’hui et j’ai même pu le rencontrer à la convention du fan-club des Beatles de Québec où j’ai pu discuter un ti-boutte avec lui. Il devait donner une conférence d’une heure sur les Beatles. Il a placoté pendant 90 minutes. Intarrisable.

Gilles Valiquette – La vie en rose

Gilles Valiquette – Dans la belle province

Gilles Valiquette – Je suis cool

L’envahisseur de la deuxième rangée de 45 tours ayant déguerpi, j’en prends possession en fouillant méticuleusement. Peu de prises à y faire, je me trouve en territoire américain et la seule chose que je touche de ce côté c’est le Billboard. Alors que je crois avoir tout ratissé, je débusque un paquet d’une vingtaine d’irréductibles bien camouflés derrière la dernière boîte. Vaut-il vraiment la peine d’étirer mon dos courbatu jusqu’à ce dernier retranchement? Allez, un dernier effort.

C’est alors que les atomes de mon corps se fusionnèrent… dans le paquet… la bombe… qu’on espère trouver sans trop y croire. J’extirpe la pièce de sa pochette… elle a subi de forts dommages (irréparables???) Le sort des autres me préoccupent moins… c’est lui que je dois sauver…

La razzia s’arrête là. Je dois regagner mon quartier général et commencer le travail de reconstruction du grand blessé. Plusieurs opérations ont été nécessaires. J’ai dû composer avec ce que j’avais comme outils. Parfois j’y suis allé manuellement, ici en amputant à froid un clic par-çi, un clac par-là… Là, je n’osais couper par peur de perdre des informations. Je soumets donc le patient à votre verdict. Dites-vous qu’il revient de loin et qu’il mérite votre indulgence. Comme les humains qui ont deux fesses, un disque à deux faces. Je ne vous priverai pas du plaisir d’entendre plus longtemps ces deux perles rares.

Les Atomes – Va-t-en maintenant

Les Atomes – Pauvre fou

La dernière est une version fort différente de « Little Boy Sad » que Johnny Burnette propulsa jusqu’à la 17e place du Billboard en 1961. La version des Atomes ressemble plutôt à celle faite par le groupe américain : The Gants.

Johnny Burnette – Little Boy Sad

The Gants – Little Boy Sad

Certains se diront que je m’énerve le poil de jambe pour bien peu… Lors de la ruée vers l’or, le chercheur piochaut longtemps avant de trouver une minuscule pépite. Je viens de trouver une grosse pépite…

Pour commentaires, opinions, requêtes, critiques, chialage, demandes spéciales et autres balivernes : eiffel50@oricom.ca

2 commentaires:

pyrrhon69 a dit...

Merci pour la promenade au marché aux puces

Vente de garage a dit...

Toujours excellents ces Atomes! Moi, je dis que c'est une super prise! Je suis tombé récemment sur un de leurd 45 tours que je ne connaissais pas aux sonorités soulish... genre blue eyed soul... J'aurais dû lui dire/Je l'attends ce soir
Excellent!